Les bases du cinéma : les ratios

Depuis les débuts du cinéma, plusieurs formats de pellicules se sont succédé, offrant diverses largeurs et diverses surfaces d’image. Les premiers films de cinéma étaient tournés au format 1.37:1 (Academy Ratio). La télévision reprit ce format en l’adaptant légèrement : c’est le format 4:3 offrant un ratio de 1.33:1.

Au début des années 1950, la télévision devient populaire aux États-Unis. L’industrie du cinéma, inquiète de ce succès et craignant une baisse de fréquentation des salles obscures décide de se démarquer du petit écran au format 1:33:1 en proposant aux spectateurs des films dans des formats d’images panoramiques. Les studios Fox furent les premiers à amorcer cette évolution en 1953 avec le cinémascope qui offrait à l’époque un ratio de 2.55:1. Le cinémascope est considéré comme le format qui a véritablement lancé la tendance des images panoramiques au cinéma. Seulement cinq films furent projetés dans ce format en 1953 aux États-Unis. Mais le succès fut rapidement au rendez-vous avec une quarantaine de films diffusés en 1954, et plus d’une centaine en 1955.

Ticket du film La Tunique, premier film de l’histoire du cinéma exploité en Cinémascope.

Lors du tournage, une lentille anamorphique est utilisée pour comprimer l’image dans sa largeur afin de faire tenir une image panoramique sur une pellicule standard. Lors de la projection du film en salle, on utilise un projecteur doté d’une lentille anamorphique qui effectue l’opération inverse en restituant l’image dans ses proportions réelles. Le format cinémascope 2.55:1 n’est plus utilisé aujourd’hui.


Les formats d’image cinéma actuels

À l’heure actuelle, plusieurs formats d’image coexistent pour le tournage et la projection des films au cinéma.


Panavision 2.35:1

Panavision 2.35:1

C’est l’un des formats les plus courants actuellement au cinéma. Comme le cinémascope, ce format utilise le principe de l’anamorphose. L’image finale a un format de 2.35:1.


Standard Américain 1.85:1

Standard Américain 1.85:1

Le 1.85:1 est le format d’image le plus répandu dans l’industrie cinématographique américaine. Ce format est obtenu de deux manières différentes, mais toujours en utilisant un film au format natif 4:3. Soit le réalisateur filme avec des caches noirs en haut et en bas de l’image, soit il filme sans cache en faisant comme s’il y avait des barres noires. En salle, c’est bien évidemment la version large qui est présentée.


Standard Américain 1.85:1

Standard européen 1.66:1

Parallèlement au format 1:85:1, les Européens développèrent leur propre standard, le 1.66:1, qui fut utilisé notamment pour la majorité des films de la Nouvelle Vague mais qui n’est quasiment plus employé aujourd’hui.

Évolution des formats d’image Cinéma

Format Academy 1,33:1.
Candidat à la prison, 1937.

Format Academy

Il fut créé au tout début du Cinéma, en 1910 et demeure le “standard” jusqu’en 1927. Les premiers films (muets) utilisent ce format, très proche du 4:3. Ce ratio fut porté à 1,37:1 de 1927 à 1953 pour laisser de la place à la piste son optique. L’AMPAS (Academy of Motion Picture and Arts and Sciences) l’a adopté comme standard à cette époque.

Format Cinérama 3:1.
La Conquête de l’Ouest, 1962.

Cinérama

Ce fut le plus large des formats employés. Développé par la Paramount et utilisé dès 1952, il nécessitait l’emploi de 3 caméras et 3 projecteurs. L’écran courbe accentuait l’effet panoramique.

Il a été abandonné en raison de la complexité de sa mise en œuvre.

Format MGM Camera 65 2,76:1.
Ben-Hur, 1959.

MGM Camera 65

Aussi appelé Ultra-Panavision 70, il fut développé par la Metro-Goldwyn-Mayer (MGM) qui souhaitait ainsi se démarquer des sociétés de production concurrentes. L’image est anamorphosée par une lentille cylindrique. Il n’y eut qu’une dizaine de films tournés dans ce format.

Format Cinémascope 2,39:1.
Comment épouser un millionnaire, 1953.

Cinémascope

C’est le plus connu des formats panoramiques. Utilisé pour la première fois par la Fox en 1953, il fait appel à une lentille anamorphique pour comprimer l’image sur la largeur lors de la prise de vue, comme le format Panavision. La même lentille anamorphique est utilisée lors de la projection pour redonner à l’image son format d’origine.

Le mot Cinémascope est une marque et un brevet de la Fox. Les équivalents chez d’autres majors sont Techniscope, WarnerScope, Superscope… Le format Cinémascope n’est plus utilisé depuis 1965.

Format Panavision 2,35:1.
Forrest Gump, 1994.

Panavision

Aussi appelé Academy Scope, ce format utilise également l’anamorphose pour la prise de vue et la projection. C’est le standard le plus utilisé aujourd’hui. Il correspond au terme “format cinéma” sur les DVD.

Format Super Panavision 70 2,20:1.
Exodus, 1960.

Super Panavision 70

Appelé aussi Panavision 70, Super Panavision, Panavision, ce format a été développé pour contrer le Todd-A0 (à ratio variable). Il n’est plus utilisé mais quelques chefs-d’œuvres comme My Fair Lady et Exodus ont été tournés dans ce format.

Format Academy Flat 1,85:1.
Jurassic Park, 1993.

Panavision 1,85

Aussi baptisé Academy Flat, c’est le grand standard pour les films tournés en 35 mm (par rapport au 70 mm). Il est très utilisé.

Format des téléviseurs 4:3.
X-Files, 1993.

Format 4:3

Ce fut longtemps le standard TV pour toutes les émissions hors cinéma, avant l’apparition des TV 16/9. Il était aussi utilisé en photographie 35 mm.

Format des téléviseurs 16:9.
Alien 3, 1992.

Format 16:9

Conçu pour visionner les films sur un téléviseur, c’est l’écran des cinéphiles. Son ratio de 1,77:1 qui est très proche du 1,85:1 permet une anamorphose légère et quasi imperceptible.

Le choix du 16:9 tient aussi au fait qu’il s’agit d’un multiple de 4:3 (4:3×4:3 = 16:9).


Comment s’affiche le format 2.35:1 sur un écran 4:3 ou 16:9 ?

Les formats cinéma ne sont pas tous conçus pour être directement utilisés en vidéo. Les notes “format cinéma” sur les DVD et Blu-ray indiquent un ratio de 2,35:1. Voyons comment ce format panoramique est retranscrit sur un écran 4:3 ou 16:9. Le ratio image est le rapport entre la taille horizontale et verticale de l’image.

Format Cinémascope original.

Format Cinémascope original

Voici l’image complète en cinémascope, avec un ratio 2,35:1. Ce rapport hauteur-largeur n’est pas le seul utilisé en cinéma (il existe aussi un ratio proche du 16:9 pour un usage en salle qui est de 1.85:1), mais c’est le plus large… et donc le plus difficile à restituer en vidéo. C’est aussi celui choisi par la plupart des films à grand spectacle.

Format 4:3, Pan & Scan.

Pan & Scan sur écran 4:3

Le format 4:3 (soit un ration de 1,33:1) ne peut reproduire qu’une partie de l’image cinéma. La technique “pan & scan” consiste à recadrer l’image pour conserver toute sa hauteur.  Soit on effectue un recadrage central, soit on réalise un recadrage dynamique en ajustant le cadrage vers la droite ou vers la gauche en fonction de l’action à l’écran. La partie grisée de l’image est perdue pour le téléspectateur !
Cette technique n’est plus utilisée actuellement mais peut être trouvée sur certains titres en DVD.

Format 4:3, Letterbox.

Letterbox sur écran 4:3

Pour éviter de recadrer l’image sur un écran 4:3, on peut insérer des bandes noires en haut et en bas. C’est ce qu’on appelle le format cinéma du DVD, baptisé aussi Letterbox sur certains téléviseurs. On perd alors inévitablement en taille d’image mais on conserve le format original.

Format 16:9.

Écran 16:9

Même l’écran 16:9 ne restitue pas entièrement le format cinéma d’origine. On perd ici le personnage de l’extrême gauche de l’image.

Sources : https://www.son-video.com/guide/les-formats-d-image-cinema

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